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Carmen Poulin, PhD
Lynne Gouliquer, MA, CD
Départment de Psychologie
Départment de Sociologie
Université du Nouveau-Brunswick
Université McGill







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Membres des Forces armées canadiennes qui ont été congédiérs et leurs Conjoint(e)s



Description du projet:
Les lesbiennes, les gais et les Forces armées canadiennes: négocier l’équité

Le Parlement canadien a décriminalisé l’homosexualité et les relations entre adultes consentants du même sexe en 1968. Il a fallu toutefois attendre jusqu’en 1992 pour que soit abolie la politique parallèle de discrimination qui prévalait dans les Forces armées canadiennes. Cette politique, ou Ordonnance administrative des Forces canadiennes (OAFC) 19-20, déclarait l’homosexualité comme une déviation sexuelle justifiant le congédiement d’un militaire (Park, 1994). Au fil des ans, l’unité des enquêtes spéciales (UES) a recommandé, après interrogatoire et enquête, le congédiement de nombreux membres homosexuels des Forces. D’ailleurs, la période allant de 1980 à 1983 reste gravée dans la mémoire de plusieurs militaires qui la qualifie de véritable « chasse aux sorcières ». Durant ces années, l’armée a en effet enquêté de façon beaucoup plus agressive et impitoyable sur l’homosexualité féminine (Gouliquer, 1998). Cependant, malgré les tentatives d’éradication de l’homosexualité des rangs de l’armée, les lesbiennes et les gais continuent de servir leur pays.

En conséquence directe aux poursuites intentées par Michelle Douglas et quatre autres militaires contre les Forces armées canadiennes, la Cour fédérale du Canada a déclaré la politique militaire sur l’homosexualité contraire à la Charte canadienne des droits et libertés (Park, 1994). Les Forces armées canadiennes ont donc annoncé que les Canadiens et les Canadiennes pourraient désormais servir dans les Forces armées canadiennes sans aucune restriction et sans égard à leur orientation sexuelle (Communiqué/News Release, 1992). Ce changement de politique n’a toutefois pas mis fin pour autant à la discrimination. Par exemple, les Forces armées ont attendu jusqu’en 1996 pour accorder aux conjoint(e)s de même sexe les avantages sociaux dont bénéficiaient les couples hétérosexuels (CANFORGEN 094/96; Poulin, 2001). En 1998, le nombre de réclamations déposées par des militaires gais ou lesbiennes ne s’élevait qu’à 17 (deux hommes et quinze femmes; « Gay Soldiers », 1999). En 2001, la grande majorité des membres des Forces armées canadiennes qui demandaient la reconnaissance officielle d’une relation de même sexe étaient des femmes (Gouliquer, 2003). En 1999, les conjoint(e)s des militaires gais et lesbiennes ont obtenu le droit de recevoir des indemnités de survie (Belkin & McNichol, 2000). Comme mentionné ci-dessus, les politiques des Forces armées canadiennes ont changé, mais peu de militaires, et plus particulièrement les lesbiennes que les gais, ont vraiment bénéficié de ces changements.

Quel est l’objet de notre recherche et pourquoi est-elle importante?

  • raconter l’histoire unique des militaires gais et lesbiennes et de leurs conjoint(e)s.
  • comprendre la réaction de l’armée envers l’homosexualité et les orientations sexuelles au cours des dernières années.
  • formuler des recommandations en matière de politiques fondées sur les résultats de la recherche.
  • examiner comment un groupe marginalisé a vécu la discrimination autorisée au sein d’une organisation.
  • évaluer l’efficacité de l’abolition des politiques discriminatoires officielles du point de vue des gais et lesbiennes servant dans les Forces armées canadiennes.
  • documenter une tranche fascinante de l’histoire militaire du Canada.
Références






© 2003 C.Poulin